Visages de morts en ligne

Etats-Unis (Numérama – 11 octobre 2020): la mort est-elle « instagrammable » ? Telle est la question posée par la mise en ligne récente de photos d’un bébé mort, par ses parents faisant part de leur « tristesse ».

La mère, qui publie beaucoup sur les réseaux sociaux, a édité la photo le 1er octobre 2020, de l’hôpital où elle a fait fausse couche. Chrissy Teigen, animatrice de télévision, est très suivie sur Instagram ou Facebook. Sa démarche a fait débat – choquant certains. Le journal est plus nuancé. Il estime qu’elle a brisé le « tabou » de la mort. Il s’explique: « On ne montre pas la mort en ligne. On a déjà du mal à en parler. Une personne qui partage son deuil via des tweets ou Facebook provoquera invariablement du malaise, voire des critiques. On lui reprochera de trop en faire, de se mettre en avant, de ne pas avoir assez de pudeur ». Il élargit sa réflexion: « Le phénomène dépasse le web. Le deuil a longtemps été une activité collective, qui est progressivement devenue privée. Avant, on veillait les morts, on portait des vêtements signifiant que l’on avait subi une perte ». L’article met en valeur un tweet d’actrice pour qui « Toutes les manières de vivre un deuil sont VALIDES, en privé ou en public. (…) Laissez les gens faire leur deuil comme ils le souhaitent, pas comme vous aimeriez ». Il conclut sur un paradoxe: « On a l’habitude de tout partager, ou presque, en ligne. Mais on ne se sent pas autorisé à partager son deuil »; et d’évoquer le bouton « Partage » à portée de doigt sur tout réseau social ».

Pour en savoir plus: article de numerama

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