# Ouest France (15 juillet 2020)
« Recul de la mortalité, cérémonies annulées… Pâtissant du succès du pays à endiguer le Covid-19, une demi-douzaine d’entreprises de pompes funèbres de Norvège ont recouru aux aides publiques visant à maintenir l’économie à flot. Dans la famille Lande, où l’on accompagne les morts depuis trois générations, on n’avait jamais vu ça. « Quand les mesures contre le coronavirus sont arrivées, il s’est avéré qu’elles ont eu la peau du coronavirus mais aussi d’autres virus, explique Erik Lande. Si bien qu’une partie des anciens et malades qui seraient morts en temps normal se sont volatilisés ». Sur les 573000 morts recensés dans le monde à cause de la maladie, seuls 253 ont été enregistrés sur le sol norvégien. À Oslo, Verd Begravelsesbyrå a touché près de 37000 couronnes d’aides après avoir vu son activité s’effondrer, non pas du fait d’une baisse du nombre d’obsèques mais parce que celles-ci ont pris un autre format. « Beaucoup de clients ont renoncé à la cérémonie » dit le directeur général, qui ajoute que celle-ci représente « 60 à 70 % » du prix de funérailles. A Ålesund, Alfa Begravelsesbyrå a un temps mis ses employés au chômage partiel et s’est tourné vers l’État après une chute de 70 % de son chiffre d’affaires. Mais, avec la réouverture du pays, son propriétaire voit le bout du tunnel. « Vue la pyramide des âges, nombre de personnes va mourir cette année, dit-il, de sorte qu’on va sans doute se rattraper à l’automne quand la grippe et d’autres maladies de ce genre vont faire leur réapparition » ».