Marie-Amélie Moury, en charge du Réseau inter-massifs d’innovation funéraire

Marie-Amélie Moury, en charge du Réseau inter-massifs d’innovation funéraire (RIIF) à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) de Haute-Vienne

Votre réseau dédié à l’innovation funéraire a été créé en 2017. Pouvez-vous nous redire son but ?

Il s’agit d’un dispositif piloté par notre CMA en partenariat avec les Chambres de métiers du Tarn et de la Creuse. Il vise à accompagner les artisans sur la création de gammes funéraires innovantes et l’approche design, et à assurer la promotion et commercialisation de leurs nouveaux produits, en lien avec les réseaux nationaux des pompes funèbres. Ce dispositif est cofinancé par l’Etat et les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie.

Quelles actions a-t-il mises en place ?

J’en cite plusieurs: formations au marché et au design, appui individuel, intégration de stagiaires en design, organisation d’ateliers pour confronter ses produits ou prototypes à l’expertise de professionnels des pompes funèbres, etc. Pour aider les artisans à la commercialisation de leurs produits, nous participons aussi à des salons du Funéraire en France et Europe.

Quels résultats a-t-il obtenus ?

Des accords commerciaux entre réseau et artisans, une oreille plus attentive des collectivités à l’approche design dans les cimetières, des partenariats locaux entre artisans et entrepreneurs de pompes funèbres, et plus généralement, la création de produits plus « en prise » avec l’évolution de la demande…

L’artisanat funéraire est-il innovant ?

L’artisanat innove en permanence, parfois sans le savoir, souvent sans le faire savoir ! Les Métiers d’Art, de Bouche, la Mode… tous sont concernés. Néanmoins le funéraire est le plus intéressant. De vraies perspectives, avec un marché en croissance, pyramide des âges oblige, des codes et pratiques en pleine évolution, bref où tout reste à inventer.

Quels éléments stimulent l’innovation du secteur ?

Je dirais une demande des familles pour plus de personnalisation et proximité, des produits éco responsable, du fonctionnel, le « made in France »… Ces orientations doivent être intégrées de l’ornement au monument, également dans les services – avec le numérique. Nous allons, par ailleurs, publier un cahier de tendances, à l’instar de la mode, qui résultera de nos observations et échanges avec professionnels, familles et opérateurs.

Quelles déplacements prévoyez-vous ?

Nous allons participer au Salon du funéraire à Paris, en novembre, et à Tanexpo 2020.

Combien le RIIF compte-t-il de membres ?

Plus de 60 entreprises, sur 3 départements ont été sensibilisées et formées. Les artisans s’impliquent selon leur temps et leurs idées. Actuellement le réseau compte une vingtaine d’entreprises. Tous les savoir-faire sont concernés, dans les activités créatives: bois, pierre, métal céramique, verre, carton… La filière Pierre reste très présente. Les combinaisons sont multiples et incitent à la collaboration. A cela s’ajoutent les acteurs des Pompes Funèbres, affiliés ou non, et des réseaux Funéplus et Le Choix funéraire. Des partenaires ont intégré la démarche, notamment la société Besson-Funéraire qui réalise des chambres funéraires.

Votre réseau a-t-il un équivalent ?

Non notre démarche est unique, je suis la seule chargée de mission funéraire des CMA.

Comment suivre l’activité du RIIF ?

A travers la presse spécialisée; noter que nous diffuserons bientôt un catalogue numérique répertoriant tous les produits de nos artisans membres.  

Stimulez-vous aussi l’innovation dans d’autres secteurs ?

Oui, l’éco constrution, la silver économie, l’alimentaire, les métiers d’art… chaque démarche inclut un axe innovation. Le funéraire s’est imposé à nous, en premier lieu, comme débouché pour la Porcelaine de Limoges. Et en « creusant », nous avons vite trouvé un intérêt et des perspectives pour les artisans, même si mobiliser des financements publics sur cette filière a été un long parcours.

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